Rosier Ancien William Lobb

Le Rosier ancien ‘William Lobb’ (synonyme Duchesse d’Istrie ou Old Velvet Moss’) est sans doute le plus vigoureux et le plus original parmi les rosiers mousseux. Ce gros arbuste au port ample et aéré, capable d’atteindre le double mètre, se couvre en été de roses satinées au charme suranné, dans une magnifique palette de couleurs allant du pourpre magenta au parme grisé. Le jardinier goûtera leur parfum suave de rose de Damas, auquel l’épaisse mousse verte qui couvre pédoncules et calices apporte une note résineuse originale. Ce grand rosier a besoin d’espace pour s’exprimer. Il donnera sa pleine mesure dans un grand massif, adossé à une clôture, mais aussi conduit comme un petit grimpant.

Le Rosier William Lobb a été obtenu en France par Laffay en 1855. Il est classé dans la catégorie horticole des roses moussues, en latin Rosa centifolia Muscosa,  qui ont comme caractéristique commune de posséder une sorte de mousse odorante sur le pétiole des fleurs, et le calice vert qui protège les boutons floraux. Cette ‘mousse’ est pourvue de glandes résinifères odorantes. William Lobb a été récompensé en Angleterre par la R.H.S pour ses nombreuses qualités.

Ce rosier se développe en un gros buisson ouvert au port un peu lâche, soutenu par des tiges souples, qui s’arquent sous le poids de la végétation et des fleurs. De croissance rapide, il peut dépasser facilement 1,80 m en tous sens. Ses tiges sont vertes et hérissées d’aiguillons rougeâtres. La floraison a lieu en juin-juillet selon le climat. Elle prend la forme de roses semi-doubles, de 7 cm de diamètre, rassemblées en bouquets. Les fleurs se bombent pour épouser la forme d’une coupe informelle, s’ouvrant plus largement avant de faner. Leur coloris évolue du rouge magenta au pourpre avec des nuances plus foncées, puis vire au lilas, et enfin au parme grisé. Le revers des pétales est plus clair et de texture satinée. Au plein épanouissement, les pétales s’ouvrent sur une gorge blanche à étamines jaunes. Le parfum des fleurs est bien prononcé, surtout par temps chaud et calme. Le feuillage, d’un vert assez vif, est composé de feuilles découpées en 5 à 7 grandes folioles à bord denté. Il s’avère assez sensible aux maladies des taches noires et au botrytis en climat humide. Une plante qui  bénéficie d’une situation aérée et bien ensoleillée, en climat plus sec, sera plus résistante. La « mousse » est parfois atteinte d’oïdium.

Si la passion pour les roses botaniques est peu répandue, elle est amplement justifiée, en particulier dans les sols ingrats ou sous les climats difficiles : ces rosiers sont non seulement les parents de nos roses modernes, mais aussi et généralement plus robustes et très fiables. Le rosier William Lobb est un arbuste assez fascinant, à la fois vigoureux et nonchalant, qui attire le regard au jardin par le coloris riche et lumineux de ses roses bien parfumées. Il trouvera sa place dans une haie bocagère ou défensive, adossé à un mur de clôture ou de solides arbustes qui l’empêcheront de trop verser sous le poids de ses roses. Il a du caractère et sa vigueur lui permet de conquérir un petit arbre s’il est soigneusement taillé et palissé. Il se placera idéalement en arrière-plan des massifs de vivaces qui masqueront son pied un peu dégarni et son feuillage un peu clairsemé. Enfin, c’est un arbuste très rustique qui s’adapte facilement à toute terre de jardin profonde, bien meuble et pas trop sèche.