Le Camellia tsaii est une variété botanique proche du Théier asiatique, dont le feuillage et la floraison présentent tous deux un intérêt ornemental. Ses feuilles allongées et étroites ont une belle teinte vert foncé, avec une texture vernissée, et virent au bronze-marron en hiver. Les fleurs, dont la petite taille est compensée par l’abondance, apparaissent dès fin février et durent environ 2 mois. Parfumées, elles sont bien décoratives avec leur bouquet d’étamines à l’extrémité jaune. Un bel arbuste pour climat doux et humide, où il se développera bien sous un soleil modéré, ou à mi-ombre en situation plus chaude. Il a besoin d’un sol frais, non calcaire, et doit être planté à l’abri du vent.
Le Camellia tsaii appartient à la famille des Théacées, qui compte une dizaine ou une vingtaine de genres selon les classifications, dont le plus connu au jardin d’ornement reste le Camélia. L’espèce la plus importante au niveau économique est le Camellia sinensis, qui donne le thé. Le Camellia tsai est une espèce proche du Théier, originaire du Yunnan (province du sud de la Chine à dominante subtropicale, mais où cohabitent différents climats), du nord du Vietnam et de Birmanie (Myanmar). On le trouve à des altitudes de 1500 à 2600 m, poussant en forêts sempervirentes et en fourrés. Sous ces climats, il forme un grand arbuste ou un petit arbre persistant, pouvant atteindre 7 à 8 m de hauteur. L’espèce a été nommée en 1938 par le botaniste Hu et introduite en France en 1976.
Le Camellia tsaii sera à son aise en Bretagne et dans les climats doux et humides, comme dans le sud-ouest. Formant généralement un arbuste de taille moyenne, d‘environ 2,50 m en tous sens, il peut dans de bonnes conditions de culture atteindre assez rapidement 3 à 5 m de hauteur. Sa ramification dense est légèrement retombante, lui donnant un aspect délié très naturel. Les feuilles sont très allongées, mesurant 8 à 10 cm de long pour 2 à 3 cm de large, avec une extrémité très acuminée. De couleur vert foncé, à la texture luisante, elles présentent un limbe ondulé sur les bords et finement denté, porté par un pétiole court. Très décoratif, ce feuillage qui peut évoquer certains Ficus d’appartement, prend des teintes bronzées, notamment en hiver.
Les fleurs simples apparaissent vers fin février et jusqu’à avril, solitaires ou groupées par paires. La corolle est composée de 5 pétales d’une blancheur immaculée, d’un diamètre de 4 cm approximativement. Du centre jaillit une gerbe d’étamines à filet blanc et extrémité jaune qui donne du relief à la fleur. Parfumées, les fleurs sont très abondantes et constituent un superbe spectacle annonciateur du printemps. Leur couleur forme un joli contraste empreint de romantisme sur le feuillage foncé.
En dépit de son origine géographique, ce Camélia est relativement rustique, supportant des gels jusqu’à -12°C une fois adulte.
Bel arbuste aussi ornemental par son port et son feuillage que sa floraison hivernale, le Camélia tsaii sera à son aise dans un jardin au naturel. Vous pourrez planter en sa compagnie d’autres plantes de sol acide et frais, comme l’Itea ilicifolia, un arbuste persistant trop peu répandu, dont le feuillage a des faux airs de houx, et qui produit en été une étonnante floraison sous forme de longs épis de petites fleurs jaunes. Le Sarcococca orientalis, dont la floraison hivernale banche délicatement parfumée précèdera celle du Camélia, sera aussi un parfum compagnon. Et pour compléter ce tableau, quelques pieds d’Hellébore orientale Anémone Noire viendront apporter une touche de couleur foncée, ou encore l’Anémone verte, aux étonnantes fleurs d’un vert anisé pleines de charme.

Les Camélias sont des arbustes buissonnants persistants indispensables pour égayer un jardin à la morne saison. Ils ont la particularité de fleurir, suivant les espèces, en automne comme le Camellia sasanqua ou en fin d’hiver jusqu’au printemps comme le Camellia japonica et le Camellia x williamsii, soit d’octobre à début mai, période à laquelle, peu de fleurs nous accompagnent au jardin.
Les Camélias poussent à l’état naturel en pleine forêt. Voilà pourquoi ils préfèrent l’ombre ou la mi-ombre et une terre riche en humus et un peu acide. Ils redoutent par-dessus tout le calcaire qui leur apportera une carence en fer.

Camellia ‘Spring Festival’
Bien qu’un peu sensibles au froid, ils sont parfaitement rustiques en situation protégée des vents froids et secs : derrière un mur, dans une cour ou sous la protection de conifères. De plus, en raison de leur croissance assez lente, ils poussent bien en pots et font de formidables petits arbustes persistants pour les terrasses ou les patios.
Inévitablement, si on vous sort le mot « Camélia », vous vous imaginez aussitôt une fleur rouge cramoisi sortant d’un feuillage vert sombre vernissée. Contraste assuré, mais… cette couleur, il faut bien le reconnaître, est difficile à incorporer harmonieusement dans un jardin. Vous pouvez bien entendu l’adoucir avec des tons plus pastel aux alentours ou tout simplement faire votre choix dans toutes les autres variétés de camélias qui fleurissent du blanc au rouge en passant par toute la gamme des roses.
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